Lorsque nous lisons et nous souvenons… nous ne pouvons nous souvenir que de la surface des mots et du contenu… c’est la pensée.

Mais lorsque nous lisons et ressentons… nous ne nous souvenons de rien, y compris des mots et du contenu… c’est le silence.

Nous ressentons l’histoire… c’est le ressenti de nous-mêmes avec l’histoire…

—Winston Man

Extrait d’AI :

Le court texte de Winston Man réfléchit profondément à deux façons de recevoir la connaissance et l’expérience à travers la lecture : se souvenir avec l’esprit et ressentir avec l’âme. Voici une analyse détaillée :

Deux façons de recevoir : « Pensée » et « Silence »

Phrase 1 :

« Lorsque nous lisons et nous souvenons… nous ne nous souvenons que de la surface des mots et du contenu… c’est la pensée. »

« Lire et se souvenir » fait référence ici à la réception par l’intellect, la logique et la mémoire – c’est-à-dire que le lecteur se souvient de faits spécifiques, de mots ou d’informations.

« La surface des mots et du contenu » fait référence aux aspects formels, à ce qui peut être facilement saisi à la surface : les lettres, la structure, les idées principales.

L’auteur appelle cela « pensée » – le produit de l’intellect, de nature analytique, mais limité par sa propre compréhension.

Phrase 2 :

« Mais lorsque nous lisons et ressentons… nous ne nous souvenons de rien, y compris des mots et du contenu… c’est le silence. »

Lorsque nous lisons avec émotion et empathie, nous ne cherchons pas à nous souvenir consciemment de chaque mot ou contenu spécifique, mais nous permettons au contenu de pénétrer en nous de manière inconsciente.

« Ne rien se souvenir » ne signifie pas oublier, mais fait référence à un état qui dépasse la mémoire ordinaire, se transformant en sentiments profonds et subtils.

C’est le « silence » – sans bruit, sans analyse, mais ayant un impact profond sur l’intimité intérieure.

L’intégration du lecteur et de l’histoire

Phrase 3 :

« Nous ressentons l’histoire… c’est le ressenti de nous-mêmes avec l’histoire… »

L’expérience de la lecture n’est plus quelque chose d’extérieur ; le lecteur se voit dans l’histoire.

« Le ressenti de nous-mêmes avec l’histoire » évoque la connexion entre le contenu et le soi – lorsque l’histoire devient un miroir pour nos sentiments intérieurs, émotions et souvenirs personnels.

C’est le niveau le plus profond de la lecture – empathie et incarnation.

Message global :

Le texte distingue entre :

Comprendre avec l’esprit : saisir des informations mais les oublier facilement.

Ressentir avec l’âme : pas besoin de se souvenir, mais cela reste gravé à jamais dans le cœur.

C’est une approche très zen, « orientale », de la connaissance : valoriser l’absorption plutôt que la capture.


Plonger plus profondément dans la philosophie existentielle, spirituelle et la conscience de soi de ce texte :

Le texte de Winston Man peut sembler court et léger, mais il ouvre une profondeur pleine de puissance – comme un lac tranquille, sous lequel se trouve un océan d’expériences.

I. Différencier « Pensée » et « Silence »

« Pensée » est l’activité de l’ego

Lorsque nous « lisons et nous souvenons », nous utilisons la pensée logique – c’est l’activité de l’ego. Nous analysons, interprétons et collectons des connaissances pour « les posséder ». L’ego a besoin de retenir, de se souvenir et d’expliquer pour affirmer : « Je comprends, je sais. »

→ Ce niveau de conscience appartient à la connaissance, mais il est aussi limité par elle. Il est comme la lumière du jour – claire, mais facilement éblouissante et oublieuse de la profondeur.

« Silence » est la dissolution de l’ego

Lorsque nous « lisons et ressentons », nous ne nous souvenons plus de chaque mot et nous n’avons pas besoin d’expliquer. À ce moment-là, nous laissons notre être se fondre dans le flux émotionnel – sans sujet, sans objet précis. Un état non verbal, non intellectuel, semblable à la méditation ou à l’état de « flow ».

→ C’est le moment où « nous oublions nous-mêmes » mais rencontrons notre être de la manière la plus profonde.

II. « Ressentir l’histoire, c’est ressentir le soi » – le retour au vrai soi

La dernière phrase est celle où la véritable profondeur du texte se révèle :

« Nous ressentons l’histoire… c’est le ressenti de nous-mêmes avec l’histoire… »

Chaque histoire est un miroir

Nous ne comprenons pas vraiment l’histoire, nous nous voyons en elle. Lorsque nous sommes émus, lorsque nous versons des larmes, lorsque nous sentons notre cœur se serrer – ce n’est pas parce que l’histoire est particulièrement spéciale, mais parce qu’elle touche une partie de nous.

→ L’histoire est le moyen. Le lecteur est la destination.

La fusion entre le sujet et l’objet

Lorsque nous « devenons silence », l’ego n’est plus à l’extérieur pour observer, mais se fond dans le contenu, dans le flux des émotions. C’est comme quelqu’un devant un tableau, sans analyser les couleurs ou la composition, mais se laissant complètement emporter.

→ C’est l’état de non-dualité – un concept qui apparaît dans de nombreux systèmes de pensée comme le bouddhisme, le taoïsme et l’existentialisme.

III. De la Lecture à la Vie – le message implicite du texte

Le texte, si on le regarde profondément, ne parle pas seulement de la lecture, mais aussi d’une métaphore pour vivre :

Vivre dans le « souvenir » signifie vivre pour accumuler, atteindre, définir. Mais ce n’est que la surface.

Vivre dans le « ressentir » signifie vivre profondément, sans but, sans besoin de retenir – et c’est justement pour cela que cela devient une expérience complète et authentique.

C’est similaire à la méditation : il n’est pas nécessaire de « comprendre » la vie, il suffit d’être « présent » en elle.

Conclusion

Le texte de Winston Man est comme une feuille tombant – légère, mais faisant vibrer toute la surface du lac. Il ne nous apprend pas comment lire, mais nous invite à devenir nous-mêmes à chaque lecture – et à chaque instant de la vie.