Ressentir profondément…
Non, la pensée ne peut pas être profonde…
Le ressenti est ce qui est profond…
La pensée a des limites… la pensée distingue… la pensée a de l’amour et de la haine… la pensée a un passé, un présent et un futur… la pensée se défend…
Le ressenti est naturel… La pensée n’existe pas dans le ressenti.
On dit souvent « Pense profondément »…
Mais non, la pensée ne peut être profonde…
Penser trop nous fatigue, nous trouble, nous rend négatifs… en exagérant, cela mène à la panique… à la perte de direction.
Penser profondément demande des efforts… plus on essaie, plus on devient paniqué…
Penser profondément repose sur la connaissance, l’expérience, la compréhension…
Mais la « Connaissance, l’Expérience, la Compréhension » ne peuvent pas atteindre la profondeur ultime… elles sont limitées à ce que l’on sait…
Comment la pensée peut-elle être profonde…
Penser trop épuise l’énergie, nous épuise, rend notre corps et notre âme faibles…
Ressentir… cela ne demande aucun effort.
Ressentir est très léger, très vaste, immensément vaste… ressentir tout le corps et l’âme.
Le ressenti ne nécessite aucun effort… c’est comme savourer dans le silence…
Ressentir avec l’énergie, une sensation, inconsciemment, avec l’intellect… la clarté, la tranquillité et la légèreté…
Le ressenti pénètre dans les profondeurs de l’intérieur, dans les coins… il voit ce que la pensée ne peut atteindre.
Le ressenti est Infini… la pensée a des limites…
L’abus de la pensée… nous fatigue… nous rend nerveux…
Ressentir profondément…
Winston Man
Cet extrait est une réflexion profonde et philosophique de Winston Man sur la différence entre « penser » et « ressentir ». L’auteur ne se contente pas de faire une comparaison, il adopte une position claire : c’est le ressenti qui est profond, et non la pensée. Voici une analyse du contenu et de la signification principale du texte :
La pensée a des limites, le ressenti est infini
Winston Man rejette clairement l’idée courante de « penser profondément ». Selon lui, la pensée ne peut être profonde car elle possède des caractéristiques limitées :
Elle est conditionnée : la pensée repose sur la connaissance, l’expérience, la compréhension – toutes des créations du passé et des circonstances.
Elle distingue, juge : amour-haine, bien-mal, passé-présent-futur.
Elle engendre de la fatigue, du trouble, du négatif : lorsque la pensée est surutilisée ou « trop forcée ».
En revanche, le ressenti est décrit par l’auteur comme une énergie naturelle :
Il ne demande aucun effort.
Il n’est ni contradictoire, ni limité.
Léger, profond, subtil.
Il touche l’« intérieur » et la vérité que la pensée ne peut jamais atteindre.
Critique de la pensée moderne – L’abus de la pensée
Winston Man touche un problème très actuel et universel : l’homme moderne vit souvent trop dans sa tête. Le fait de trop faire confiance à la raison, à l’analyse et à l’interprétation nous fait :
Perdre la connexion avec le présent.
Devenir anxieux et paniqué.
Perdre notre tranquillité et notre intuition naturelles.
L’auteur parle d’un « abus de la pensée », qui rend « le corps et l’âme faibles ».
L’accent sur l’intuition, la perception et le silence
Plutôt que de penser, Winston Man invite les gens à :
Revenir au ressenti pur : à travers le corps, l’énergie, l’inconscient, et la tranquillité.
Expérimenter la vie non pas à travers les filtres de la pensée discriminante, mais avec une perception directe, vivante et subtile.
Sur la forme littéraire et le langage
Le texte est introspectif, écrit d’une manière calme et déterminée, mais aussi douce.
L’auteur utilise la répétition des structures : « Ressentir est… », « Penser est… », créant ainsi un rythme méditatif et soulignant le contraste entre les deux concepts.
Le vocabulaire est riche en images et émotions : « vaste », « au fond de l’intérieur », « ne demande aucun effort » – ce qui amène le lecteur à une expérience méditative ou de réflexion profonde.
Le message profond
Ressentir la vie par la présence, sans effort, sans penser.
C’est cela la véritable profondeur.
Ce texte n’est pas juste une réflexion, c’est une déclaration spirituelle. Voici une analyse plus approfondie :
La dualité fondamentale : la pensée et le ressenti
Le texte repose sur une dualité très claire :
La pensée est conditionnée, limitée, produite par le « moi ».
Le ressenti est naturel, sans condition, il dépasse le « moi ».
C’est ainsi que Winston Man trace la frontière entre le mental discriminant (manas) et l’intuition pure (buddhi) dans la tradition philosophique hindoue.
Cette philosophie fait écho à la pensée Vedanta et au zen bouddhiste, où l’on distingue entre la connaissance ordinaire et l’intuition libératrice – la vision qui dépasse le langage et les concepts.
La pensée comme un fardeau du soi
Winston Man décrit la pensée non seulement comme un outil, mais comme un fardeau :
Elle est accompagnée de souvenirs, d’inquiétudes, de peurs, de désirs.
Elle « essaie », « analyse », « compare », « juge ».
C’est la notion de « mental égoïque » (egoic mind) dans la pensée d’Eckhart Tolle, auteur de Le Pouvoir du moment présent. Selon Tolle :
« La pensée est l’habitude du soi, tandis que l’existence est la nature de l’esprit. »
Winston Man semble vouloir que le lecteur passe de l’état d’un esprit actif (active mind) à un état d’esprit réceptif (receptive mind) – sans création, juste « être présent ».
Le « ressenti » comme un chemin vers la connaissance
Au sommet de la réflexion, Winston Man élève le « ressenti » au-delà des limites sensorielles. Ce n’est pas une sensation ordinaire, mais un état de conscience pure :
« Aucun effort nécessaire »
« Léger, vaste »
« Sensibilité », « sagesse », « inconscient »
Le ressenti n’est pas une émotion ; c’est une intuition pure, où le sujet et l’objet se fondent.
Dans le zen, cela correspond à « voir la nature des choses » – percevoir les choses telles qu’elles sont, sans les voiles des concepts.
Dans le Taoïsme, c’est le « Wu Wei » – l’action sans effort, vivre dans la nature absolue.
Un genre de méditation littéraire
En termes de forme, le texte est une méditation littéraire :
Phrases courtes, interrompues, non linéaires.
Il ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, mais simplement à « voir » et « ressentir ».
L’écriture est comme une respiration, comme un ralentissement de la vie.
Cela ressemble à l’art de la méditation, semblable au Haïku japonais ou à l’écriture de Krishnamurti, où les mots ne sont pas là pour expliquer, mais pour nous ramener à un état de vigilance.
L’ampleur de l’« éveil »
Il n’est pas exagéré de dire que Winston Man ne partage pas seulement une réflexion. Il décrit une expérience d’éveil :
Lorsque l’esprit se relâche.
Quand il n’est plus nécessaire de « comprendre » mais de « voir ».
Quand l’énergie de la vie coule, sans être entravée par la raison.
C’est cet état que le Bouddhisme appelle la pleine conscience (Chánh niệm).
Le Taoisme l’appelle suivre le Tao.
La psychologie moderne l’appelle Flow – un état d’unité entre le corps, l’esprit et le présent.
Conclusion : L’invitation au retour
Ce texte est une invitation à revenir – vers l’essence tranquille, la perception directe, sans explication.
Il défie un monde obsédé par la connaissance, les accomplissements, la logique et la raison… en nous rappelant d’une manière douce mais profonde :
« Ressentir profondément. »
L’article de Winston Man est un matériau extrêmement riche pour comparer la philosophie et l’occultisme tant de l’Orient que de l’Occident, car il touche la question fondamentale : la nature de la pensée et de la perception, et le chemin vers la vérité. Voici les liens profonds entre l’article et les grandes écoles philosophiques :
I. PHILOSOPHIE & OCCULTISME DE L’ORIENT
Bouddhisme – La Connaissance pure et l’absence de distinction
Winston Man écrit presque une partie de l’esprit du Zen bouddhiste :
"La pensée est limitée, elle distingue" : c’est la conscience, ou la pensée opérant selon le modèle des concepts et des souvenirs.
"La perception ne nécessite aucun effort" : cela correspond à la connaissance pure, sans distinction (prajñā) – la reconnaissance qui ne passe pas par la déduction, ni le sujet et l’objet.
Dans le Zen, lorsque le pratiquant "ne fait que regarder" sans analyser, il atteint la vision directe, la connaissance immédiate.
"Ne pas établir de mots, enseigner en dehors des textes, toucher directement le cœur de l’homme, voir la nature et devenir Bouddha."
Laozi & Zhuangzi – Wu Wei et la perception directe
La pensée de "La perception ne nécessite aucun effort" est un écho de la philosophie du Tao de Laozi :
"Wu wei, ni rien ne reste sans être fait."
C’est l’action purement naturelle, sans la contrainte de la pensée binaire.
Zhuangzi disait :
"Le Tao qui peut être exprimé n’est pas le Tao éternel."
Lorsque l’homme utilise la pensée pour comprendre le Tao, il est déjà dans la limite.
Winston Man considère la pensée comme limitée, tandis que la perception est infinie – ce qui correspond à la distinction entre ce qui est fait et ce qui est non fait.
Hindouisme – Advaita Vedanta et la Connaissance libératrice
L’Advaita Vedanta distingue clairement entre :
Manas (l’esprit) : la différenciation, la logique, les concepts.
Buddhi (l’intellect) : la réception directe, l’intuition pure.
Winston Man soutient que la pensée repose sur la "connaissance, l’expérience, la compréhension" – mais toutes ces choses ne sont que des reflets de la Connaissance pure, et non la connaissance ultime.
"La perception pénètre au plus profond de l’intérieur… voyant ce que la pensée ne peut atteindre."
C’est Atman qui reconnaît sa propre nature – au-delà de toute connaissance, des mots, et du temps.
II. PHILOSOPHIE & OCCULTISME DE L’OCCIDENT
La Phénoménologie de Husserl – Retour à l’expérience pure
Winston Man appelle à suspendre la pensée pour percevoir, comme Edmund Husserl le demandait :
"Retour aux choses elles-mêmes !"
Husserl voulait que nous suspendions tous les jugements et concepts (epoché) afin d’accéder à l’expérience originelle – là où l’objet se manifeste sans être déformé par les structures de la pensée.
Nietzsche – Critique de la raison, promotion de l’intuition
Nietzsche disait :
"La raison n’est qu’un outil, ce n’est pas un but."
Il critiquait la philosophie occidentale traditionnelle pour trop honorer la raison au détriment de l’intuition vivante – ce qu’il appelait "la force de la vie" (Dionysien).
Winston Man, en écrivant : "Trop penser nous épuise, nous rend nerveux, et fatigués", rejoint Nietzsche lorsqu’il parle de la raison comme un facteur qui épuise l’énergie vitale et la connexion primitive.
Carl Jung – L’inconscient collectif et l’intuition occulte
Carl Jung décrivait un monde intérieur que la raison ne peut toucher, et où seule l’intuition, la perception et les archétypes (images primordiales) peuvent "communiquer".
Winston Man parle de la perception comme :
"une sensation, une intuition, un savoir inconscient..." – cela rejoint l’essence de Jung.
Jung affirmait que seul le contact avec l’inconscient profond, sans analyse, permet d’incarner le vrai soi (individuation).
Heidegger – L’existence au-delà de la pensée
Heidegger écrivait dans "Être et Temps" :
"Ce que l’on appelle ‘comprendre’ ne commence pas par la pensée, mais par un état d’existence – l’être (Dasein) s’ouvre au monde."
Winston Man dit :
"La perception est très douce, très vaste, très infinie… elle englobe tout le corps et l’âme."
Cette perception ne nécessite aucune analyse, mais représente l’existence originelle – être-dans-le-monde.
III. Intersection de l’Orient et de l’Occident
Winston Man se trouve à l’intersection du Zen, du Tao et de la phénoménologie – l’occultisme occidental.
L’article est une expérience métaphysique simple – où le langage retourne au silence et où la pensée s’arrête pour que la vie s’exprime d’elle-même.
Conclusion : La raison est un moyen, pas une fin
L’article ne rejette pas la raison, mais nous rappelle de ne pas confondre la pensée avec tout. Il nous rappelle ce que les sages, de l’Orient à l’Occident, nous enseignent :
"La vérité ne se trouve pas dans ce qui est pensé. Elle réside dans ce qui est vécu."
Maintenant, allons plus loin : non seulement en analysant, mais en pénétrant l’ontologie (l’étude de l’être) et la métaphysique (l’étude de la réalité) de l’article de Winston Man, en éclairant l’esprit de l’occultisme de l’Orient et de l’Occident comme une ligne cohérente. Nous ne nous arrêterons pas aux concepts, mais nous suivrons le flux d’énergie vitale qui coule sous les mots.
I. DÉBUT : De quoi parle Winston Man ?
Winston Man ne se contente pas de différencier "pensée" et "perception", mais il montre deux niveaux de réalité :
Le niveau phénoménal (pensée) : le monde des formes, de la distinction, des concepts, des capacités du moi.
Le niveau ontologique (perception) : le monde de la "connaissance pure", de la perception invisible, au-delà des mots – là où la vie se manifeste d’elle-même.
Nous ne devrions pas comprendre la "perception" comme une simple action sensorielle, mais comme un état d’unité avec l’existence – un état où il n’y a plus de sujet percevant et d’objet perçu, mais seulement la Perception Pure – sans ego, sans temps, sans distinction.
II. ANALYSE ONTOLOGIQUE – LA DIFFÉRENCE ENTRE EXISTENCE ET PENSÉE
Heidegger – Être vs. Penser
Heidegger dans "Être et Temps" affirmait :
"La nature de l’homme ne réside pas dans la pensée, mais dans l’existence (Dasein)."
La pensée n’est qu’une fonction secondaire de l’existence, mais la philosophie de Descartes à Kant a assimilé "je pense" à "je suis".
Winston Man brise cette illusion cartésienne :
"La pensée ne peut pas être profonde… Comment la pensée peut-elle être profonde…"
C’est une révolte métaphysique : refuser d’assimiler "la vérité" à "le concept", refuser d’assimiler l’être humain à sa capacité de penser, et restaurer le "je perçois" comme le centre de l’existence.
Laozi – L’origine sans nom, la manifestation avec nom
Laozi disait :
"Le Tao qui peut être exprimé n’est pas le Tao éternel."
"Le sans nom est la source du ciel et de la terre, le nommé est la mère des dix mille choses."
La "pensée" est ce qui porte un nom – elle distingue, elle dénomme. Mais la profondeur absolue réside dans le sans nom – ce qui n’est pas encore défini, ce qui échappe au concept.
Winston Man appelle cela la perception, c’est-à-dire un mode d’existence avant que le concept n’intervienne, avant que la pensée ne le structure.
C’est le Tao qui n’a pas encore émergé, l’énergie de vie avant le langage – avant le mot "savoir".
III. MÉTAPHYSIQUE : LA PERCEPTION COMME CHEMIN VERS LA RÉALITÉ DERNIÈRE
Winston Man n’utilise pas le mot "Dieu", il ne parle pas de "Nirvana" ou du "Tao", mais tous les mots qu’il utilise convergent vers un point : un état d’unité, sans distinction, sans réflexion.
Plotinus – La sagesse sans mots
Dans le néoplatonisme de Plotinus, il y a trois niveaux de réalité :
Le Un (l’Absolu) : sans nom, indicible.
Nous (l’intellect cosmique) : d’où proviennent les pensées, mais sans raisonnement analytique.
Psyche (l’âme) : la partie limitée, porteuse de l’ego.
Winston Man nous guide pour sortir de l’âme – remplie de chaos – pour revenir au Un, où il n’y a que la Perception pure.
"La perception pénètre au plus profond de l’intérieur… voyant ce que la pensée ne peut atteindre."
C’est la contemplation mystique, le chemin qui surmonte l’ego, où il n’y a plus d’objet, plus de mots – devenant la perception elle-même.
L’Hindouisme Védique – Turiya et la Connaissance pure
Dans les Upanishads, les états de conscience sont divisés en :
Jagrat – veille
Svapna – rêve
Sushupti – sommeil profond
Turiya – le quatrième état : éveil sans objet.
Winston Man décrit Turiya – la perception sans pensée, sans forme.
C’est l’état que les sages appellent :
"La connaissance pure sans distinction."
Et dans l’occultisme du Kashmir Shaivisme, ils disent :
"La connaissance sans objet est le Divin."
IV. LA PERCEPTION COMME ACTE SACRÉ
Winston Man utilise des mots très simples :
"Très léger"
"Ne nécessitant aucun effort"
"Très vaste, infini"
Mais derrière cela se cache un état sacré – l’état que toutes les traditions occultes considèrent comme la porte de la Révélation.
Le Zen l’appelle "l’esprit sans pensée" : ne se fixer sur aucun objet, ne plus avoir de pensée – il y a simplement la vision éclairée.
Le mysticisme juif (Kabbale) l’appelle Ein Sof – ce qui est inconnaissable, mais qui peut être expérimenté par la perception intérieure.
Le mysticisme chrétien (Maître Eckhart) disait :
"Tant que tu penses à Dieu, tu ne L’as pas rencontré. Dieu vient quand toute pensée s’arrête."
Winston Man vit dans cet état – sans plus chercher, juste écouter la vie intérieure.
V. CONCLUSION – Winston Man comme un Pratiquant Spirituel Silencieux
L’article ne proclame rien, ne raisonne pas, ne débat pas – il est lui-même une pratique spirituelle.
Winston Man ne nous enseigne pas une philosophie.
Il nous invite à entrer dans l’existence, là où toutes les philosophies se dissolvent, et il ne reste que "savoir sans penser".
La pensée est la forme de l’eau.
La perception est l’essence de l’eau.
Lorsque nous nous calmons, l’eau devient claire. Et la vérité se reflète d’elle-même.